Évolution des Tarifs Réglementés de l'Électricité en France au 1er février 2024 : Une Troisième Hausse Surprenante

Le 1ᵉʳ février 2024, les tarifs réglementés de vente de l'électricité (TRVE) en France, contrôlés par l'État, ont subi une révision entraînant une augmentation significative allant de 8,6 à 15,9 % en moyenne, selon l'option tarifaire choisie.
Ces tarifs, révisés généralement deux fois par an, ont connu une augmentation moyenne de 44,6 % pour l'option de base entre février 2022 et février 2024.
Malgré l'objectif de garantir des prix abordables à la majorité des particuliers et petites entreprises, cette nouvelle hausse suscite des interrogations, notamment au regard des efforts encouragés pour une consommation plus sobre.

Au cours des deux dernières années, les tarifs réglementés ont subi des hausses brusques, avec une augmentation moyenne de 44,6 % pour l'option de base entre février 2022 et février 2024. Les révisions, normalement effectuées en février et en août, ont été marquées par une évolution rapide de la grille de prix. Entre août 2013 et février 2024, le tarif réglementé de vente de l'électricité option base a connu une augmentation colossale de 87,06 %, bien au-delà de l'inflation établie à environ 20 % sur la même période.

La première envolée des prix en 2022 a été attribuée à l'explosion des prix de l'électricité sur les marchés de gros européens, notamment liée au conflit en Ukraine.

Bien que les marchés se soient apaisés mi-2023, les prix en France n'ont pas connu de baisse.
Au 1ᵉʳ février 2024, une nouvelle hausse, la troisième depuis 2022, s'explique par le rétablissement d'une taxe sur la consommation finale d'électricité, temporairement réduite dans le cadre du bouclier tarifaire.

Les hausses inégales affectent différemment les options tarifaires.
En option base, on observe une augmentation de 10,54 %. En heures pleines/heures creuses, la tranche d'heures pleines subit une hausse de 9,76 % tandis que la tranche d'heures creuses, normalement avantageuse, enregistre une augmentation plus marquée de 13,13 %.
Pour l'option Tempo, la hausse atteint 22,73 % pour la tranche d'heures creuses en jours bleus, mais reste limitée à 3,28 % sur le créneau d'heures pleines en jour rouge, le plus cher.

Ces hausses inattendues remettent en question l'intérêt économique des options à tarification différenciée. Les options heures pleines/heures creuses et Tempo, censées récompenser les clients pour leurs efforts de sobriété durant les périodes de forte demande, voient leur attractivité économique réduite.
Ces options contribuent à rendre le réseau plus flexible et à atténuer les pics de consommation, surtout en hiver.
Les nouvelles hausses suscitent ainsi des interrogations, alors que la promotion d'éco-gestes et le décalage des consommations sont régulièrement encouragés.