Le budget alloué à MaPrimeRénov', principale aide pour la rénovation énergétique des logements, subira une baisse significative en 2025.
Le Gouvernement a annoncé une diminution de l'enveloppe, suscitant des inquiétudes dans le secteur de la rénovation énergétique. Retour sur les détails et les changements à venir.
MaPrimeRénov' :
Une coupe budgétaire de 1,5 milliard d'euros
L'aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov' verra son budget passer de 4 à 2,5 milliards d'euros en 2025, selon le Projet de Loi de Finances (PLF) présenté par le ministre des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, le 10 octobre 2023.
Ce budget inclut toujours une enveloppe d'un milliard d'euros destinée aux copropriétés.
La réduction intervient après ce que le Gouvernement qualifie d’« effort historique » avec un budget initial de 5 milliards d'euros en 2024, ensuite revu à 4 milliards en février de la même année.
Cette coupe budgétaire est justifiée par une "sous-consommation" des crédits en 2024. Le Gouvernement souhaite ainsi ajuster les ressources en fonction de la consommation réelle et contribuer à la réduction des dépenses publiques de 60 milliards d'euros, tout en maîtrisant le déficit public à 5 % du PIB.
Toutefois, des ajustements budgétaires restent possibles si la demande pour MaPrimeRénov' dépasse les prévisions.
Retour aux rénovations globales en 2025
En janvier 2024, une réforme de MaPrimeRénov' a marqué un tournant en supprimant les subventions pour les travaux de rénovation par geste, tels que l'isolation ou le changement de chauffage.
L'objectif était de favoriser les rénovations globales, jugées plus efficaces pour améliorer la performance énergétique des logements.
Cependant, cette décision a entraîné une diminution des demandes d’aide, notamment chez les ménages modestes, incapables de financer des rénovations d'envergure.
Face à la chute du nombre de dossiers, le Gouvernement a réintroduit, en mai 2024, la possibilité de réaliser des travaux par geste jusqu'à la fin de l'année.
Cette mesure temporaire vise à relancer les projets de rénovation en facilitant l’accès à l’aide.
Toutefois, à compter du 1ᵉʳ janvier 2025, la priorité sera de nouveau donnée aux rénovations globales, qui permettent de gagner au moins deux classes énergétiques selon le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE).
Les travaux par geste resteront possibles dans certains cas spécifiques.
Impact direct sur les propriétaires
La réduction du budget de MaPrimeRénov' aura des conséquences sur les propriétaires désireux de rénover leur logement.
Parmi les répercussions possibles, on peut s'attendre à une diminution du montant des aides accordées, des critères d'éligibilité plus stricts, et des délais de traitement des dossiers plus longs.
Ces obstacles pourraient décourager de nombreux propriétaires, notamment ceux ayant des revenus modestes, de se lancer dans des projets de rénovation.
Des objectifs de rénovation revus à la baisse
En parallèle à la réduction du budget, les ambitions de rénovation énergétique de la France ont également été revues à la baisse. Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, avait déjà annoncé en février 2024 que l'objectif de 200 000 rénovations d'ampleur pour l'année ne serait pas atteint. Deux raisons principales expliquent cette situation : la nécessité pour l'État de réduire ses dépenses et la modification du calcul du DPE, qui a permis à 140 000 logements de sortir du statut de « passoires énergétiques ».
Pour 2025, les objectifs fixés par le Secrétariat Général à la Planification Écologique (SGPE) — soit 700 000 rénovations par geste et 317 000 rénovations d'ampleur — semblent également hors d'atteinte. Cette situation soulève des inquiétudes quant à la capacité de la France à respecter ses engagements climatiques, alors que 5 millions de logements sont encore considérés comme des passoires thermiques.